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samedi 16 octobre 2010

CHAPITRE 14 : entraînement haut niveau : Pierre LEVISSE

CHAPITRE 14 : entraînement haut niveau : Pierre LEVISSE

ENTRAINEMENT HAUT NIVEAU. PIERRE LEVISSE. TOP 10 MONDIAL EN CROSS.
Pierre LEVISSE est venu s’installer à VANVES après les J.O de Montréal en 1976, il est devenu mon co-équipier au STADE de VANVES, ainsi que le parrain de mon fils Didier, né en 1977, je partageais quasiment tous ses entraînements, jusqu’au jour où il m’a demandé de prendre en charge sa préparation, en 1983 lorsqu’il a signé au stade français. Pierre m’avait dit : "tu es maintenant le seul maître à bord", je suis devenu son coach personnel, son ami, et notre collaboration sera efficace durant 4 années, avec notamment des titres de champion de FRANCE en cross, mais aussi une 7ème puis 9ème place au MONDIAUX de cross, à NEW YORK puis à LISBONNE.
Pierre LEVISSE est né à ARQUES le 21 février 1952, une petite ville de 9000 habitants, dans le Pas de Calais à 4 km de Saint OMER, dès l’âge de 8 ans, il parcourait les 4 km séparant son domicile de son école, en marchant à très vive allure, parfois en courant, il n’était jamais en retard. A 11 ans, il courait régulièrement sur des parcours variés et étalonnés, avec comme but, de toujours améliorer ses chronos précédents, il consignait ses résultats sur un carnet afin de constater ses progrès. Pierre LEVISSE, courait au niveau scolaire, il remportait quasiment toutes ses courses, ses rares défaites le laissait avec une forte envie de revanche, il n’aimait pas perdre. A 15 ans, Pierre se classe 3ème d’un 600 m en 1’32"5, il est très déçu, ce qui lui enlève le goût de la compétition, il s’expatrie en Anjou avec sa famille, retrouvant progressivement l’envie de courir, il s’entraîne peu, à 16 ans, il remporte un 1000 m en 2’43", mais les meilleurs cadets sont en 2’30", 2 sorties hebdomadaires lui semblaient suffisantes, il n’éprouvait pas le besoin d’en faire davantage.
En 1972, c’est le déclic, les J.O. de MUNICH, le finlandais Lasse VIREN remporte le 5000 m puis le 10000 m, Pierre décide de courir chaque jour, 30 minutes, de plus en plus vite, il obtient rapidement d’excellents résultats, la presse locale en fait la révélation de l’année, à 20 ans, Pierre remporte de nombreux succès dans sa région d’ANGERS. L’année 1973 ne lui est pas favorable, il ne participe pas au NATIONAL de cross qui a lieu à ANGERS, chez lui, il n’est que spectateur pour cause de blessure, Noël TIJOU est champion de FRANCE, je réalise pour ma part, mon meilleur résultat, 27ème, entre CAIROCHE et Jean FAYOLLE, ancien vainqueur du MONDIAL de cross. En 1974 , Pierre sera présent sur le parcours très boueux du TOUQUET, nous serons ensemble durant toute la course, un peu enlisés, 69ème place pour lui, 72ème pour moi, et 75ème pour Radhouane BOUSTER.
Pierre ne pouvait se contenter de ce niveau modeste, il allait mettre les bouchées doubles en 1974 puis 1975, après avoir réussi ses études en pharmacie, il trouve un emploi de bureau à mi temps, afin de courir 2 fois par jour. Au championnat de FRANCE de relais 4 x 1500 m avec le CSJB ANGERS, Pierre est au dernier parcours, il part dans les derniers du peloton, remonte un à un les concurrents, pour réussir le meilleur chrono en 3’42", c’est encourageant pour la suite de sa carrière. En 1976, ce sont les jeux olympiques de MONTREAL, Pierre est sélectionné sur 10000 mètres, avec un superbe 28’30" lors du championnat de FRANCE à LILLE. Lasse VIREN récidive, à nouveau double champion olympique sur 5000 m et 10000 m, malheureusement, notre Pierrot s’était trop entraîné, voulant trop bien faire, il est dans un très mauvais jour, lors de sa 1/2 finale, et ne sera que spectateur pour la finale, à laquelle participera son ami Jean Paul GOMEZ, qui portera le record de FRANCE à 28’02", avec une belle 9ème place derrière l’intouchable VIREN, quadruple champion olympique. Pierre revient évidemment très déçu, il change de cap, emménage en région parisienne, à VANVES, à moins d’un kilomètre de mon domicile, d’entrée nous sommes amis, nous partageons toutes nos séances sur piste et en forêt.
En 1978, le stade de VANVES remporte la coupe de FRANCE de cross au TOUQUET, combiné juniors/seniors, Pierre LEVISSE prend une belle 3ème place derrière Dominique COUX et jean Luc PAUGHAM, son conseillé à cette époque était monsieur MAROLLEAU, Pierre avait un programme assez uniforme, 6 x 1000 m et 10 x 400 m , quasiment chaque semaine, une vingtaine de kilomètres par jour, des footings à 16 km/heure avec des accélérations variées entre 18 et 20 km/heure.
A partir de 1978, je deviens son "sparing partner" mais aussi son conseiller, Pierre devient champion du monde de cross avec l’équipe de FRANCE devant les ETATS UNIS, 10ème sur le parcours de GLASGOW, un vrai cloaque sur lequel l’irlandais John TREACY s’imposait avec brio, Lucien RAULT avec ses 42 ans, est 13ème, Radhouane BOUSTER 17ème, l’équipe était complétée par Alex GONZALES, Jean Luc PAUGHAM, Dominique COUX le champion de FRANCE, Thierry WATRICE et Jean Paul GOMEZ, une sacrée équipe au sommet du cross mondial, il est vrai que le KENYA et l’ ETHIOPIE n’étaient pas encore conviés à ce mondial de cross.
Pierre était en grande forme en ce début d’été 1978, il remporte le 10000 m du meeting de LILLE en 28’40", devançant les meilleurs belges, portugais, espagnols et français, la manière dont il avait couru, m’avait persuadé que Pierre avait le record de FRANCE dans les jambes, je lui mettais dans la tête qu’il allait réaliser moins de 28’ au meeting de STOKHOLM, l’objectif était clair, 27’59". Et ce qui devait arriver, arriva, 5ème PIERRE LEVISSE en 27’58"05, nouveau record de FRANCE, le japonais SEKO remporte ce 10000 m en 27’51"6, les 3 autres sont : l’allemand UHLEMANN, l’américain BROWN et le polonais KOPIJART, derrière il y a les frères SOH (japon), le néo zélandais dick QUAX le recordman du monde du 5000 m, Bill RODGERS le célèbre marathonien américain.
En 1979, Pierre souffre de ses tendons d’achille, nous ne sommes pas très rassurés avant le NATIONAL de cross d’AIX les bains, cependant je reste convaincu que Pierre peut s’imposer, je partage sa chambre, je le motive au maximum, malgré le repos forcé de ces derniers jours, le footing de la veille se passe bien, le parcours sera long de 14 kilomètres, le stade de VANVES est favori par équipe, malgré le FC SOCHAUX de Jacky BOXBERGER.
Ce sera un doublé du stade de VANVES pour le podium, 1er Pierre LEVISSE , 3ème Radhouane BOUSTER, Jean Luc PAUGHAM parvenant à s’intercaler à la seconde place, je me classe à la 105ème place, nous sommes vice champions de FRANCE par équipe, derrière l’ASPP mais devant SOCHAUX. En 1981, confirmation au mondial de cross à MADRID, encore 10ème, après avoir pris la 3ème place au NATIONAL de la Grande Motte, derrière les 2 GONZALES, Alex 1er et Francis 2ème, Radhouane BOUSTER qui avait laissé une chaussure dans un passage marécageux, prend une 5ème place méritoire après un retour fantastique, malgré un pied nu, le vainqueur de la corrida de SAO PAOLO était très fort ce jour là, mais très malchanceux et héroïque. Pour revenir au mondial de Madrid, Pierre devançait de très grands champions, tels le néo zélandais DIXON, l’éthiopien Miruts YFTER double vainqueur 5000/10000 de la coupe du monde, le finlandais Martii VAINIO, l’écossais Nat MUIR, le gallois Steve JONES qui deviendra recordman du monde du marathon, L’américain Craig VIRGIN s’était une nouvelle fois imposé comme l’année précédente en FRANCE à Longchamp, 2ème l’éthiopien Mohamed KEDDIR, 3ème le portugais Fernando MAMEDE, Pierre terminait à 21 secondes du champion du monde.
Pierre remportait brillamment le cross de LYON, devant Emil PUTTEMANS, Saïd AOUITA se retirant de la course à un tour de l’arrivée, s’étant trompé d’un tour, ainsi que le cross de CHARTRES devant l’anglais Julian GOATER, mais Pierre sera une nouvelle fois devancé au national de cross à NANCY, cette fois c’est Thierry WATRICE le champion, décidemment sur les 8 derniers championnats, Pierre n’a obtenu qu’un titre, 2 fois second et 4 fois sur la 3ème marche du podium, il va falloir changer tout ça...
En mars 1983, le mondial de cross a lieu à GATESHEAD, Pierre sera présent aux avants postes durant la première moitié du parcours, puis légèrement en retrait dans un groupe de chasse avec COVA, PORTER, MUIR, JONES, il prendra une excellente 13ème place, premier français, BOXBERGER sera 56ème et le champion de FRANCE , WATRICE 80ème, c’est le jeune éthiopien DEBELE qui s’adjuge le titre devant Carlos LOPES, futur champion olympique du marathon et champion du monde de cross.
1983 - 1986 : NOS 4 ANNEES DE COLLABORATION
Pierre LEVISSE sera champion de FRANCE de cross en 84 au TOUQUET devant Thierry WATRICE, qu’il déposera à 1500 m de l’arrivée, après une belle course au coude à coude, avant ce NATIONAL, Pierre avait terminé 3ème du cross de l’EQUIPE, juste derrière l’éthiopien DEBELE le champion du monde en titre et Carlos LOPES le futur champion du monde.
Avant le NATIONAL du TOUQUET, Pierre effectue de belles séances de préparation : Une séance de vitesse sur 12 x 80 mètres puis le lendemain 9 x 800 m avec 400 m de récupération au trot, en 2’12", mais avec un second 400 m en 1’03".
Puis un cross en Belgique, 4ème à BIERBECK.
3 jours après, 6 x 1000 m (récupération 400 m au trot) 5 en 2’44"/2’46" , le dernier en 2’41", mais toujours avec une franche accélération sur les 300 derniers mètres.
4 jours de footings légers et de concentration avant le NATIONAL pour un second sacre à 32 ans.
Mais Pierre et moi étions très ambitieux cette année là, nous envisagions très sérieusement le podium mondial à NEW YORK, voici notre programme de préparation en détail.
29/2. 9 x 400 m (récupération 400 m au trot) 6 en 1’06", puis 1’05" à 1’03"6 et 1’03"5 avec accélération franche dans les 150 derniers mètres, en training puis 3 x 400 m en pointes : 1’00"4 . 1’01"7 et 59"1.
3/3 . Endurance 1 h 40’ sur route dont 30’ à 18 km/h, le reste à 15/16.
4/3 . Endurance 1 h dont 6 côtes de 300 m
6/3. 3 x 200 m en 28"/27"5 puis 3 x 150 m en 20"5/20" puis 3 x 100 m en 13"2/12"8 et un 400 m en 56"6.
8/3. 4 x 1500 m (récupération 900 m au trot) 4’26" , 4’19"5 , 4’13"2 (dernier 500 m en 1’22") et 4’07"2 (2’50" + 1’17")
toujours notre principe de base, progresser en intensité en cours de séance ainsi que sur chaque distance.
11/3 . 2 heures sous bois dont 25 km à 19 km/h
13/3 . 10 x 250 m avec sprint sur les 50 derniers mètres (6’5/7"), de 37" à 36", le dernier 250 m en 33"8.
15/3 . Une grosse séance : 2000 m (récupération 900 m footing) en 5’39", puis 1500 m en 4’03" (récupération 600 m footing) 1000 m en 2’40" (récupération 500 m footing) 1500 m plus relax, en 4’15", puis un 2000 m en 5’29" (2’46" + 2’43"), certainement la plus belle séance de sa carrière, j’avais été très impressionné, 8 km pour 21’56" , soit un rythme de 27’30" au 10000 dans les jambes.
J’étais certain que Pierre allait faire un grand mondial de cross, il m’avait invité à le rejoindre sur place, ce que j’acceptais avec grand plaisir naturellement. Il restait 3 jours avant le départ de l’équipe de FRANCE pour NEW YORK, le 17 mars, longue sortie d’ 1 h 45’ à 15 km/h.
18/3 , j’avais programmé un test sur 10000 m sur piste, pour remplacer une compétition, car il y avait 4 semaines entre le NATIONAL et le MONDIAL, j’avais demandé à Pierre de partir très vite, comme s’il s’agissait d’un départ de mondial, 31" pour les 200 premiers mètres, puis 2’17" au 800 m et 2’48" au km, ensuite chaque kilomètre, à 20 km/heure, soit 26’43 au 9ème km, pour terminer en accélération progressive, comme pour la fin d’une course 1’23" + 1’19" par tranche de 500 m soit 2’42" pour ce dernier kilomètre, avec 30" pour les 200 derniers mètres, temps final 29’25", 7 jours avant le jour J, Pierrot était au top de sa forme, il restait à bien gérer le voyage et le séjour dans la capitale new yorkaise avant le jour J.
Je rejoignais Pierre et l’équipe de FRANCE le 22 mars, la gestion de l’ultime semaine a été satisfaisante, la veille nous reconnaissons le parcours, pour les traditionnels accélérations sur 200 m, 3 pour être précis,, le terrain est sec, c’est une véritable piste, archi plat à part une butte artificielle, les éthiopiens étaient impressionnants en cette veille de mondial, n’allaient ils pas trop vite ? réponse le lendemain...
Pierre craignait Alberto COVA, bien plus que Carlos LOPES, il avait décidé de calquer sa course sur l’italien , alors que je voyais bien le portugais depuis sa victoire au cross de l’équipe. Quels étaient les favoris ? LOPES, DEBELE, COVA, TREACY, KEDDIR, VIRGIN, DE CASTELLA, tous champions du monde, MAMEDE, VAINIO, PRIETO, MUGE, JONES, HUTCHINGS, PORTER, WAIGWA, KIPKOECH, HERLE, LEITAO, GOATER et bien d’autres très grands champions, terminer parmi les 20 est déjà un exploit.
DIMANCHE 25 MARS 1984. PIERRE LEVISSE 7ème DU MONDIAL DE CROSS.
8 heures du matin, nous partons Pierre et moi pour un léger footing au réservoir de central park, une petite 1/2 heure à 12/13 km/h, tout est parfait, il n’y a plus qu’à patienter avant le départ des cars pour EAST RUTHERFORD à la sortie de NEW YORK, le temps est couvert, il fait bon, le sol est sec, pas de vent. A l’échauffement, Carlos LOPES va vite, très vite, il est impressionnant, c’est de loin le plus rapide et c’est révélateur de ses ambitions. Pierre reste très concentré sur son départ, que nous avons prévu, très rapide afin d’être tout de suite aux avants postes.
Le départ est donné, le maillot rouge et blanc de Pierre se détache bien du peloton des coureurs, il va très vite, 1’12" au 500 mètres, 8ème position, c’est parfait, car celui qui est en 100ème position n’a plus aucune chance, de bien figurer, on ne remonte pas des champions lancés à plus de 20 km/heure, d’autant que c’est bien plus de 22 km/heure sur ce premier kilomètre, Thierry WATRICE et Jacky BOXBERGER sont débordés, vers la 120ème place, ce sera très difficile pour eux.
3ème kilomètre, Pierre est bien là, à 20 mètres des premiers, 8’17" en compagnie de COVA, LOPES, ABEBE, TREACY, les 3 hommes de tête prennent des risques, PORTER, JONES et HUTCHINGS n’ont pas l’air de vouloir ralentir, seul Carlos LOPES saura revenir sur le trio , au prix d’une accélération foudroyante, à laquelle Pierre n’a pas osé répondre, il reste avec l’italien COVA, ne croyant pas que le coup est déjà joué, il temporise. Pierre était 7ème à mi course, mais rien n’était encore acquit.
Cependant au 9ème km, l’écart entre les 4 de tête et la 5ème place, semblait définitif, tout allait se jouer entre PORTER, LOPES, HUTCHINGS et JONES, je voyais bien notre Pierrot national pour la 5ème place, d’autant que constatant que COVA n’était pas dans un grand jour, il se décide de passer à la contre attaque, à 2 km de l’arrivée, à la poursuite de WAIGWA et EYESTONE, 30 m, 20 m, puis 10 m à combler pour espérer la 5ème place, il reste 1 km, j’y crois très fort, mais le retour de Pierre laisse des traces, à 800 m du but, le kenien WAIGWA 3’36" au 1500 m , sprinte, et EYESTONE devant son public fait de même , Pierre se livre au maximum, mais ne peut aller plus vite, cela lui permet cependant de résister au retour de DEBELE le précédent champion du monde, ainsi que de LEMA et de COVA redoutable finisseur. Pierre obtient son meilleur classement dans un mondial de cross à 26" du vainqueur Carlos LOPES, les autres français seront : 36ème Dominique CHAUVELIER (excellent), 51ème Philippe LEGRAND, 77ème Jean Louis PRIANON, 90ème Alex GONZALES, 110ème Jacky BOXBERGER, puis BERNARD et WATRICE redevenu train de banlieue, mais qui redeviendra le TGV, très bientôt, l’équipe de FRANCE ne termine qu’à la 9ème place, l’ETHIOPIE est championne du monde, malgré qu’aucun éthiopien ne devance notre Pierrot national, les USA chez eux sont vice champions du monde.
Après le mondial, l’objectif était les 25 km de BERLIN, il fallait repartir sur un programme spécifique, l’objectif étant la victoire et le record. Les séances étaient les suivantes :
3 x 3000 m sur route en 9’12", 2 jours plus tard 6 x 500 m en 1’16".
2 jours plus tard un 10000 m sur piste en 31’, et 48 heures après, 6 x 1000 m (récupération 200 m footing) en 2’43", le lendemain 2 heures en endurance, puis 2 jours après un 20 km en 59’20".
4 jours plus tard, 3000/2000/1500/1000/500 en 8’39" puis 5’31", 4’09", 2’36" avec une facilité déconcertante, pour finir en 1’13"3 son 500 m, 10 jours avant BERLIN.
Puis une sortie en endurance de 2 h 10’, 3 jours après, 8 km, 4 km, 3 km et 2 km sur route , en 24’16" , 12’12" , 8’55" et 6’03" .
3 jours avant les 25 km de BERLIN, 10 x 400 m en 1’01" (32"5 + 28"5), au vu de cette dernière séance et de ce dernier mois de préparation, la victoire ne faisait aucun doute, Pierre allait encore frapper un grand coup.
Comme d’habitude j’accompagnais Pierre, de plus, j’allais courir ces 25 km, dans l’euphorie du départ, je me retrouve en tête derrière la moto, je ne me rend compte de rien, jusqu’au premier kilomètre, je vois 2’44" , je me retourne et je constate que Pierre et les autres favoris ne m’ont pas suivis, ils sont à 20 km/heure, ils me passeront au 3ème kilomètre, atteint en 9 minutes, Pierre contrôle la course, il est facile, il attaquera au 12ème kilomètre, pour s’en aller seul vers la victoire, devant le champion d’Allemagne SPOETEL, 59’ au 20ème kilomètre, 1 h 15’11" record de l’épreuve, avec une bonne minute d’avance sur son second. J’entre à mon tour sur la piste du stade olympique de BERLIN devant 30000 spectateurs debout, je suis 21ème en 1 h 23’ , après avoir bien géré mon départ suicidaire, mais Pierre avait bien gagné.
Pierre LEVISSE sera encore champion de FRANCE de cross en 1985 à CRETEIL, puis en 1986 à ANGERS, une nouvelle fois premier français au mondial de LISBONNE, 9ème , avec une aussi belle course qu’à NEW YORK, Carlos LOPES à nouveau champion du monde devant son public, j’étais une nouvelle fois invité, sur le terrain, j’avais admiré la course pieds nus de Zola BUDD, championne du monde avec une facilité incroyable, 200 m devant Ingrid CHRISTIANSEN. Pierre a remporté de nombreuses courses classiques, tels les 20 km de PARIS, PARIS VERSAILLES, sa carrière est exemplaire, c’est le meilleur crossman français de tous les temps, son nombre impressionnant de podiums au NATIONAL de cross, ne laisse aucune chance à un français de le dépasser un jour, c’est quasiment impossible.
Pierre sera une nouvelle fois sur 10000 mètres à STOKHOLM, pour un magnifique 27’50", ma mission s’arrête là, Pierre étant sollicité par le docteur STEPHAN du RCF, avec qui j’entretenais d’excellentes relations, mais je ne souhaitais pas constituer une équipe de 3, Pierre restant mon ami, il poursuivra sa carrière en vétéran, devenant champion du monde de cross et quasiment invaincu pendant une année de courses aux ETATS UNIS, avec un 29’ sur 10 km, record de FRANCE vétérans. Pierre courait encore le 1/2 marathon en 1 h 11’ à 50 ans, son fils Emmanuel suit ses traces, il est minime, avec de sacrés qualités comme son père, ainsi que du caractère, ce qu’il faut pour réussir une belle carrière.
Ce chapitre consacré à Pierre LEVISSE, est un extrait d’un livre que j’avais écrit, il y a quelques années, mais qui est resté une archive personnelle dans laquelle je peux puiser.

1 commentaire:

  1. jai vu pierre levisse a angers pour le cross du courrier de louest notamment le cross france 86 ainsi qua lentrainement avec le maillot racing club de france au lac de maine a angers plus tard et la course des 20km d'angers ou il avait terminé une fois 2nd derriere un anglais payne je crois et 1er lannée suivante en 85

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