COMPTEUR

samedi 16 octobre 2010

CHAPITRE 18 : Progresser sur plusieurs saisons

CHAPITRE 18 : Progresser sur plusieurs saisons

COMMENT ASSURER UNE PROGRESSION REGULIERE SUR PLUSIEURS ANNEES ?
Lorsque l’on est un compétiteur, on ne peut pas se contenter de son niveau acquit jusqu’à présent, on souhaite s’améliorer, on veut courir plus vite et obtenir de meilleurs résultats, battre ses records personnels, que ce soit sur une distance courte ou sur une distance plus longue, mais pour progresser il ne suffit pas de le vouloir, il faut avant tout savoir s’en donner les moyens, physiquement mais surtout psychologiquement, car les qualités mentales interviennent bien plus que certains ne le croient. Il faut d’abord être plus fort dans sa tête, plus sûr de soi et de sa force, ne pas douter, cultiver sa puissance mentale qui permet de soulever des montagnes, il faut donc chercher à progresser avec son esprit, le physique se mettra au diapason, tout deviendra plus facile, si l’ensemble fonctionne bien.
Ceux qui progressent avec régularité depuis plusieurs saisons, savent analyser le chemin qu’ils ont parcouru, ils se sont améliorés parce qu’ils se sont bien entraînés, avec motivation, ils ont franchis les différents paliers, un à un, mois après mois, améliorant leur VMA, en augmentant leurs seuils : aérobie et anaérobie , en parvenant à diminuer leurs pulsations cardiaques sur leurs allures intermédiaires, d’une part en améliorant leur endurance, mais également en améliorant leur vitesse et leur résistance.
Il faut plusieurs saisons pour atteindre son potentiel optimum, très souvent une progression s’étale sur 6 à 8 années, je ne parle pas du marathon, qui est bien à part, car on peut progresser au delà de ces 8 saisons, si je prend mon cas personnel, j’ai progressé de 1965 à 1973 sur les distances allant du 800 m au 20 km, et sur marathon, mon record absolu, date de 1980, soit 7 années après ma progression sur les autres distances plus courtes.
Il est évident que tous les champions, ont connu une élévation de leurs performances, durant 6 à 10 saisons, rarement au delà, car lorsque l’on a tout donné durant des années, on a fatalement atteint son "nirvana", personne ne peut progresser indéfiniment, courir toujours plus vite, nous avons tous une limite infranchissable, il est préférable de l’accepter, même si on peut espérer aller le plus loin possible, encore faut il s’en donner les moyens et surtout en avoir le potentiel.
Ce que l’on peut constater, c’est qu’un coureur motivé, volontaire, organisé, sachant bien ce qu’il veut, est tout à fait capable de s’améliorer, autant physiquement que psychiquement, il lui suffit de bien se situer par rapport à son niveau réel, de ne pas se surestimer, et de s’entraîner en fonction de sa VMA et de son coeur, qui sont les 2 principes essentiels, qu’il est indispensable de respecter pour ne pas commettre d’erreurs qui seront préjudiciables. S’entraîner juste, sans s’épuiser, avec motivation mais sans acharnement, avec progressivité, jamais au taquet avant de s’écrouler pendant une séance, au contraire, terminer sur une impression de puissance, d’avoir maîtrisé l’ensemble de ses efforts, c’est ainsi que l’on peut progresser harmonieusement, et certainement pas en s’infligeant une véritable punition, en étant en souffrance, ce n’est pas cela, un bon entraînement.
Il est indispensable de conserver son équilibre, de bien récupérer de chaque effort, de chaque séance, l’endurance fondamentale est ainsi indispensable, afin d’éliminer l’acide lactique que produit notre organisme durant les séances intensives, cumuler cet acide sera source de blessures et de saturation, la récupération fait partie intégrante d’un bon programme d’entraînement, il faut assimiler le travail fourni.
De nombreux coureurs progressent effectivement durant 2 ou 3 saisons, mais trop souvent ce sont des progrès réalisés beaucoup trop rapidement, avec des efforts trop intenses, disproportionnés même, vitesse d’endurance bien trop élevée, bien au delà des 80 % de leur FCM réelle, ce qui fait qu’ils ne récupèrent jamais convenablement, et surtout le travail de résistance est trop intensif, avec des temps de récupération trop courts, ce qui ne peut convenir à tous les coureurs, chacun possédant des facultés de récupération bien différentes selon les niveaux.
Pour aller loin, il faut ménager sa monture... je n’ai pas inventé cette formule, mais elle est bien réelle, tout ce qui est fait dans la précipitation manquera de fondations, cela fonctionne un temps, mais pas plus longtemps. Pour durer, il faut de la continuité, avoir encore une marge de manoeuvre, soit dans la possibilité d’améliorer encore sa vitesse maximale aérobie, soit dans la possibilité de courir plus, afin d’améliorer encore son endurance, les champions font du bi quotidien, ce n’est pas pour rien.
Bien entendu, avant d’en arriver à courir 2 fois par jour, il faut déjà courir au quotidien, 7 fois par semaine, pour totaliser plus de 100 kilomètres, cela ne se fait pas du jour au lendemain, non plus, il est important d’augmenter sa charge d’entraînement, petit à petit, de 50 à 60 km, puis de 60 à 70 et ainsi de suite, cela peut se faire sur plusieurs mois, ou années, c’est selon les disponibilités et les motivations de chacun. Les anciens pouvaient ainsi courir entre 150 et 180 kilomètres par semaine, mais ils étaient au summum de leur carrière, ils sont arrivés à ce régime, progressivement, sur plusieurs années, avec patience et persévérance, mais ces anciens champions avaient des VMA supérieures à 23 km/heure, ils étaient sous les 8 minutes sur 3000 mètres, et sous les 14 minutes sur 5000 mètres, ce qui de nos jours devient moins courant, sauf pour ceux qui savent s’investir avec le haut niveau en point de mire. Heureusement, il existe encore quelques jeunes, capables de courir 10 kilomètres en moins de 30’ voire 29’...
Il est évident, que sur 10 km, on voit des progressions intéressantes, du genre : de 45’ à 38’ en 2 années, ou encore de 36’ à 34’ en une saison, mais ce qui est plus intéressant, c’est la suite, car beaucoup s’imaginent pouvoir continuer ainsi sur leur lancée, alors que s’ils ne changent rien, cela ne risque pas de se produire, on ne passe pas de 34’ à moins de 32’, aussi facilement que de 36’ à 34’, sinon cela se saurait...
Non, ceux qui progressent encore à ce niveau de performance, et arrivent à se hisser à 31’ voire moins, possèdent les qualités nécessaires pour toujours viser plus haut, ils en ont la capacité mentale et physique, rien n’est dû au hasard, ils évitent de se blesser, ils s’entraînent avec une certaine rigueur, ils courent plus vite au fur et à mesure des progrès réalisés, ils récupèrent bien de leurs séances et restent confiants et surtout très motivés afin d’améliorer leurs records personnels, tant que cela leur est possible, car si le doute s’installe, ce n’est pas bon signe, il ne sert à rien de forcer sa nature, tout est une question de confiance en soi, c’est dans la tête que cela se passe, le cerveau reste le maître de la situation, il est préférable qu’il soit en bonne santé pour bien fonctionner.
Pour conclure, nous pouvons dire que tant que nous avons la conviction de pouvoir faire mieux, nous avons la possibilité de mieux nous organiser afin d’ augmenter notre charge d’entraînement tout en améliorant la qualité de nos séances de rythme, à condition d’avoir la capacité de courir plus vite. Cette capacité dépend de notre vitesse de base, mais aussi de notre puissance musculaire, de notre technique de course qui doit s’améliorer, de notre poids de forme, de notre condition physique générale et surtout de nos facultés mentales et notre confiance en nous. Ainsi nous pouvons assurer une progression constante, bien au delà de ce que font la majorité des coureurs, afin d’aller au bout de nos limites, mais pour se faire, il faut vraiment faire des sacrifices et avoir envie de les faire, ce qui n’est jamais évident.
Car il ne faut jamais oublier que ce n’est que du sport, ce n’est logiquement pas la priorité de notre vie, il y a la vie professionnelle, la vie familiale, il faut bien se rendre à cette évidence ; mais on peut aller au bout de ses rêves, sans compromettre son équilibre, en conservant sa lucidité et en sachant bien faire la part des choses, on peut bien courir, tout en restant convaincu que le plus important est de bien réussir sa vie, le sport est avant tout un loisir, même pour un excellent coureur, par contre pour un champion du monde ou olympique, c’est une autre histoire, cela dépasse fatalement le loisir et le plaisir.

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